mercredi 24 décembre 2008

Les plus grands orchestres du monde (2)



Vous vous rappelez le top five, les cinq plus grandes phalanges de ce monde, classement établi au début de ce mois par le magazine britannique Gramophone. Allez, petite session de rattrapage, le Concertgebouw d’Amsterdam était tout en haut, sur la première marche du podium, Berlin, Vienne, le London Symphony et Chicago lui emboitaient le pas. Et pas un orchestre français dans ce top 5 - le contraire eut détonné - mais pas un orchestre français non plus parmi les 20 meilleurs, là où, pour ne prendre qu’un exemple frappant, le jeune orchestre du festival de Budapest s’installait en 9ème position, entre Dresde et Los Angeles, sacrée performance. Emmanuel Dupuy y revient, dans la toute fraîche livraison de Diapason. "Il serait tentant, note l’éditorialiste, de balayer d’un revers de main ce genre de palmarès. Toujours le même trio de tête, au-delà quelques ensembles dont la valeur n’est pas aussi incontestable qu’on veut bien le croire. Mais, ajoute Emmanuel Dupuy, casser le thermomètre n’a jamais empêché la fièvre. Nos orchestres, c’est un fait, souffrent d’un déficit d’estime, et cela ne date pas d’hier."
Première question, "s’est-on jamais donné les moyens de nous hisser parmi l’élite du concert des nations ? La réponse est non", estime le journaliste. "Affaire de moyens immobiliers tout d’abord, même si la Philharmonie tant attendue devrait enfin sortir de terre dans les prochaines années… Affaire de moyens humains, ensuite. Combien de fins de règnes achevées dans la discorde, voir l’exemple le plus récent, Christoph Eschenbach à l’Orchestre de Paris. Et que dire l’esprit de fronde, voire l’indiscipline de nos musiciens. Il y a belle lurette qu’un Abbado a renoncé à diriger un orchestre français. Il y a donc matière et urgence à réformer, les nuages accumulés sur notre paysage symphonique, conclut l’éditorialiste, ne sont pas une fatalité. Pour preuve, la vigueur, la vivacité de nos formations baroques." J’ajouterai que lorsque nos orchestres, mais les grands chefs qui devraient aller avec, au quotidien, font un pas les uns vers les autres, et travaillent, en bonne intelligence, il y a certaines soirées de concerts qui ne s’oublient pas. Celle qui s’annonce ce soir, Salonen (Photo D.R.) et le Philharmonique de Radio France, devrait en être une...

(France Musique, 19 décembre 2008)

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